SOUVIENS-TOI DE MOI

Louise Colet, Gustave Flaubert et Mora Lenoir

Une création de la Factorie (mars 2021)

labellisée dans le cadre de Flaubert 21

Distribution

Christelle Theuret et Arthur Godin

Mise en scène

Patrick Verschueren

Spectacle • Durée : 50 min

Une femme découvre avec admiration la première lettre de Flaubert à Louise Colet. Elle dit que cette lettre est magnifique. Qu’elle aurait aimé recevoir une lettre comme celle-là. Un homme lui répond. Sans doute se connaissent-ils. Peut-être ont-ils été amants. Peut-être le sont-ils encore. L’homme va parler de la femme dont il est question dans la lettre. De cette fameuse Louise Colet. Ensemble, ils vont essayer, à travers les lettres de Flaubert, de retrouver cette femme en creux tout en réanimant des morceaux choisis de son œuvre à elle. Belle occasion de plonger au cœur de l’écriture de l’un et de l’autre, d’en comprendre la pertinence aujourd’hui et de mesurer l’évolution des préjugés qui encombrent encore le chemin entre hommes et femmes.

Au sujet du spectacle

De Gustave Flaubert nous avons une grande partie de sa correspondance. De très nombreuses lettres. De Louise Colet nous n’avons que très peu de choses. Si peu. Ses lettres détruites par lui, peut-être parce qu’il ne les estimait pas dignes d’entrer au Panthéon de la littérature ou parce qu’il ne voulait pas laisser la postérité rentrer dans son intimité.

Pour nous, le travail patient et forcement discutable de reconstitution : imaginer en creux la parole de Louise. Lui redonner voix et vigueur. Pour cela, nous suivrons les conseils éclairés de ceux qui en furent les pionniers : Jean-Paul Kléber, Joëlle Gardes, Thierry Poyet et Joëlle Robert, qui comprirent bien avant que ce manque méritait qu’on s’y attarde et qu’on le regarde avec plus d’attention.

Car, à travers leur amour passionnel, il faut bien reconnaître la puissante personnalité de Louise, son engagement politique (elle est une des rares auteures à soutenir la Commune), sa lutte pour la liberté des femmes, sa revendication du droit à la jouissance et son courage de signer de son propre nom. Et même si sa production littéraire ne semble pas à la hauteur de l’éternité (cela dit, elle n’a pas à rougir devant certains poètes masculins encore étudiés à l’école) elle a dû affronter à la fois le manque d’argent et le machisme systématique de l’époque.

Et pour donner vie à cette parole, deux jeunes personnes d’aujourd’hui. Une femme et un homme. 

Elle, fervente admiratrice de Gustave Flaubert, impressionnée par son style, sa franchise et sa liberté d’esprit. Lui, terriblement intrigué par Louise Colet, se battant pour son indépendance dans un monde d’hommes, toujours prêt à la soutenir dans l’espoir d’un retour en nature.

Dans cette subjective reconstitution, deux visions de l’art s’affrontent. L’une est ciselée, sans circonvolution et exempte de tout sentimentalisme. L’autre est abondante, touffue et re-vendique la passion même comme moteur de l’écriture.

Et si, seule émerge la littérature de Flaubert, il est passionnant de voir comment l’un et l’autre ont pu s’in-fluencer au cœur même de leur écriture. 

Comment Louise va prendre place dans l’œuvre de Flaubert alors que le discours flaubertien ne semble pas laisser de marque sur elle.

Mais par-delà ces visions opposées, c’est plus profondément toute une conception pseudo-scientifique qui apparaît au grand jour. La volonté d’une époque d’établir pour chaque être et pour chaque chose une échelle de valeur.

Instillant l’idée d’une supériorité mas-culine, blanche et européenne sur l’ensemble du monde. Deux cents ans plus tard, ces questions sont-elles encore d’actualité ? Et cette femme, aurait-elle pu, de nos jours, connaître un même destin ?

À eux deux d’imaginer des réponses pour redonner vie et poésie à cet impossible amour.

Patrick Verschueren

Quelques précisions

Cadre de jeu :

Une bibliothèque, une salle de classe ou un salon… Le texte, conçu comme un dialogue agité, ne nécessite aucun décor et peut se jouer au milieu du public ou des élèves.

Jauge maximum : 

50 personnes

Accueillir le spectacle

Production :

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